La lutte contre le chlordécone en Guadeloupe : un exemple de racisme environnemental

La lutte contre le chlordécone en Guadeloupe : un exemple de racisme environnemental

RFI
00:48:30
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C’est l’un des plus gros scandales sanitaires et environnementaux français : le chlordécone. Cet insecticide massivement utilisé aux Antilles pour lutter contre le charançon du bananier a été interdit pour sa toxicité aux États-Unis dès 1976, en France il a fallu attendre 1990... sauf en Guadeloupe et en Martinique, où il est utilisé jusqu’en 1993 avec des conséquences humaines désastreuses.

C’est un exemple de ce que l’ingénieur en environnement Malcolm Ferdinand appelle le racisme environnemental, ou comment une poignée d’hommes blancs ont développé un business juteux au détriment de la santé d’une population et d’un écosystème. Aujourd’hui, la Guadeloupe et la Martinique enregistrent un taux de cancer de la prostate parmi les plus élevés au monde. Pourtant, malgré la reconnaissance de ce scandale, la France a bénéficié d’un non-lieu en janvier 2023, provoquant l’incompréhension, la colère et la défiance des habitants envers l’État. Difficile dans ce contexte de mettre en place des actions pour lutter contre la pollution et préserver les habitants de nouvelles contaminations. C’est pourtant ce que propose l’État français avec son Plan Chlordécone 4 pour la période 2021-2027. Un plan ambitieux pour les autorités, avec un budget de 92 millions d’euros largement supérieur aux plans précédents. Insuffisant cependant pour calmer la colère des habitants.

 

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